Edito - janvier 2025
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LECTURE, AMOUR ET RESPONSABILITÉ
« Dans une époque comme celle que nous vivons, les livres les plus inspirants [...] sont souvent des livres modernes ou relativement modernes, peu anciens, qui, écrits par des gens inspirés comme je l'ai dit, peuvent nous donner l'occasion de nous transformer par le dedans sans nous enseigner. »
Ces propos de M. Légaut réveillent les belles pages de Clio, écrites par Charles Péguy : des pages consacrées à la lecture, à la responsabilité qu'elle engage. Lisons et méditons :
« [...]quand nous sommes malades, et alors seulement, et seulement de ces sortes de maladies, qui laissent la tête libre et saine, et cependant forcent à garder le lit, [...] nous redevenons momentanément ce qu'il ne faudrait jamais cesser d'être, des lecteurs ; des lecteurs purs, qui lisent pour lire, non pour s'instruire, non pour travailler ; de purs lecteurs, [...] qui d'une part sachent lire et d'autre part qui veuillent lire, qui enfin tout uniment lisent ; et lisent tout uniment ; des hommes qui regardent une œuvre tout uniment pour la voir et la recevoir, qui lisent une œuvre tout uniment pour la lire et la recevoir, pour s'en alimenter, pour s'en nourrir, comme d'un aliment précieux, pour s'en faire croître, pour s'en faire valoir, intérieurement, organiquement, nullement pour travailler avec, pour s'en faire valoir, socialement, dans le siècle ; des hommes aussi, des hommes enfin qui sachent lire, et ce que c'est que lire, c'est-à-dire que c'est entrer dans ; dans quoi, mon ami ; dans une œuvre, dans la lecture d'une œuvre, dans une vie, dans la contemplation d'une vie, avec amitié, avec fidélité, avec même une sorte de complaisance indispensable, non seulement avec sympathie, mais avec amour ; qu'il faut entrer comme dans la source de l'œuvre ; et littéralement collaborer avec l'auteur ; qu'il ne faut pas recevoir l'œuvre passivement ; que la lecture est l'acte commun, l'opération commune du lisant et du lu, de l'œuvre et du lecteur, du livre et du lecteur, de l'auteur et du lecteur ; [...] Elle est ainsi littéralement une coopération, une collaboration intime, intérieure ; singulière, suprême ; une responsabilité. ainsi engagée aussi, une haute, une suprême et singulière, une déconcertante responsabilité. C'est une destinée merveilleuse, et presque effrayante, que tant de grandes œuvres, tant d’œuvres de grands hommes et de si grands hommes puissent recevoir encore un accomplissement, un achèvement, un couronnement de nous, mon pauvre ami, de notre lecture. Quelle effrayante responsabilité, pour nous. »
Si donc cette responsabilité est « une haute, une suprême et singulière, une déconcertante responsabilité », c'est bien parce qu'elle est « une collaboration intime, intérieure ; singulière, suprême ».
Lire avec amitié nous dit Péguy. Gilles Deleuze, à propos de la lecture va nous parler d'amour. Lui qui s'est nourri des lignes de Clio consacrée à l'événement, Gilles Deleuze qui s'est profondément nourri de sa lecture de Clio pour nourrir sa pensée et frayer le chemin singulier qui est le sien, à l'occasion de son cours sur Spinoza récemment publié, s'adresse à ses étudiants :
« Comment ça s'explique, ces affaires de sensibilité ? Qu'est-ce que ça veut dire ces rapports moléculaires ? Je plaide là pour des rapports moléculaires avec les auteurs que vous lisez. Trouvez ceux que vous aimez. Ne passez jamais une seconde à critiquer quelque chose ou quelqu'un. Ne critiquez jamais, jamais, jamais. Si on vous critique, vous dites : d'accord. Passez. Rien à faire.
Trouvez vos molécules. Si vous ne trouvez pas vos molécules, vous ne pouvez même pas lire. Lire, c'est trouver vos molécules à vous. Elles sont dans des livres, vos molécules cérébrales, et ces livres, il faut que vous les trouviez. Je trouve que rien n'est plus triste chez des jeunes gens doués en principe que, pour eux, vieillir sans avoir trouvé les livres qu'ils aimaient vraiment. Ne pas trouver les livres qu'on aime, ou n'en aimer aucun, finalement, et du coup, faire le savant sur tous les livres, généralement ça donne un tempérament... C'est un drôle de truc, on devient amer, vous savez, l'espèce d'amertume de l'intellectuel, qui se venge contre les auteurs de ne pas avoir su trouver ceux qu'il aimait, l'air de supériorité qu'il a, à force d'être débile. Tout ça, c'est très fâcheux. Il faut que vous n'ayez de rapport, à la limite, qu'avec ce que vous aimez. »
En résonance avec le propos de Marcel Légaut au sujet de ces lectures qui permettent de se transformer du dedans, et ainsi de s'individuer singulièrement – devenir soi dirait M. Légaut –, je désirais vous partager ces paroles si vivantes que nous adressent Charles Péguy et Gilles Deleuze. Dans une époque comme la nôtre, travaillée par des processus mortifères, quel précieux viatique que de telles paroles porteuses d'une puissance de vie.
Patrick Valdenaire
Quelques nouvelles janvier 2025
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La lecture (5)
Monsieur Portal nous disait jadis, lorsque nous avions 19, 20 ans et que nous étions à l'École Normale, (même s'il ne parlait pas tout-à-fait comme ça, ce n'était pas son genre) : « Chacun de vous doit trouver dans sa vie un saint qui lui plaît, un saint avec lequel vous avez une certaine communion d'âme et pas simplement parce que son histoire vous plaît ». Il nous faisait étudier des vies de saints, des œuvres de saints, sainte Thérèse d'Avila et d'autres. Il faut souhaiter que chacun rencontre des œuvres inspirantes qui nous élèvent au niveau de la mission. Supposez que vous en avez rencontré un, un livre inspirant. Avec un livre d'enseignement, il y a bien une première relation de fabrication entre celui qui écrit et le livre qui est fait mais c'est une relation extérieure. Un professeur ne se met jamais tout entier dans son enseignement, et c'est souhaitable car s'il est tout entier dans son bouquin, ce n'est plus un homme, c'est un fonctionnaire. Il n'y a pas une liaison aussi intime entre le livre d'enseignement et son auteur. Cette liaison intime permet la révélation de l'auteur, c'est-à-dire la découverte d'une filiation spirituelle qui fait que non seulement cet auteur nous est présent par le fait même qu'il a écrit mais aussi par le fait qu'il a « existé ».*
Chacun doit avoir des pères spirituels de ce genre, c'est-à-dire des êtres connus ou inconnus, qu'on ne verra peut-être jamais parce qu'ils sont déjà morts, qui ont pour nous une « présence » spirituelle beaucoup plus réelle que les personnes que nous pouvons rencontrer tous les jours de notre vie, avec lesquelles nous pouvons parler, échanger des idées même. Il y a des êtres qui, même morts, sont pour nous plus présents que des vivants. C'est une chose très exceptionnelle, très originale de notre structure humaine. Cela ne peut se faire, me semble-t-il, qu'à travers justement le message de lectures inspirantes comme celles dont je vous parlais.
La révélation de l'autre n'est pas une révélation qui enseigne quelque chose, ce n'est même pas une révélation qui, comme l'inspiration nous permet de nous découvrir nous-mêmes, c'est une liaison beaucoup plus intime qui fait que l'autre est pour nous une source obscure de vitalité. Le livre inspiré est pour nous une source précise de vitalité en ce sens que le livre d'Elizabeth Goudge**, par exemple, peut apporter quelque chose de clair, de précis, de concret, une orientation peut-être de son existence si quelques-uns d'entre nous étaient suffisamment mécontents de leur vie d'étudiants, de leur milieu bourgeois ou de leur vie de tous les jours simplement. Le livre inspirant donne des choses précises.
La révélation, elle, n'est pas précise, elle est source d'énergie sans être source d'une lumière déterminée, elle est la lumière « incréée » si vous voulez. J'emploie un mot théologique pour me faire comprendre. Une lumière incréée plutôt qu'une lumière particulière mais toute lumière particulière est une conséquence de la lumière incréée. Cela veut dire que cet auteur qui est pour nous un maître sera source de vitalité spirituelle, beaucoup plus que donateur de telle ou telle lumière particulière comme certains de ses livres peuvent le faire. Il y a dans notre manière de pouvoir communiquer avec les autres (je prends le mot « communiquer » non pas sur le plan de l'enseigne-ment mais sur le plan inspirant) deux niveaux : celui de l'inspiration et celui de la révélation.
Marcel LÉGAUT
Topos des Granges de Lesches
Été 1961 - Ed.Xavier Huot p.285
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* Dans le vocabulaire de Légaut, cela signifie qu’il a donné un sens à sa vie en l’unifiant autour de la recherche et de l’accomplissement de sa mission propre.
** Il s’agit ici de L’appel du passé (1935) dont Légaut a lu et commenté de nombreuses pages. (dans la présente édition : pp. 216 à 236) Pour lui, le sujet du livre, c’est la découverte de sa vocation.
Élizabeth Goudge (1900-1987) est une romancière britannique, dont le père a été directeur d’un collège de théologie. Elle a écrit une vie romancée de Jésus.
Où Marcel et Marguerite Légaut mettent-ils les pieds en s’installant aux Granges-de-Lesches (Diois) en novembre 1940 ?
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Quand je suis arrivé dans mon pays, il y a trente-sept ans déjà, tous les hommes qui [155] professaient la religion catholique (la région est en gros mi-catholique, mi-protestante) allaient à la messe régulièrement les dimanches (sauf en automne, pendant l'ouverture de la chasse…). C'était chez eux une coutume qui remontait à des siècles... Depuis que la messe n'est plus célébrée dans leur village que de temps en temps, à intervalle de plusieurs mois – et demain ce ne sera plus que pendant les vacances par des prêtres estivants ou de passage – il est significatif qu'à part les quelques vieux, de moins en moins nombreux, assujettis à leurs habitudes, les jeunes et plus généralement les « actifs » ne souffrent absolument pas de cette situation au point même de ne plus aller à la messe les quelques dimanches où elle est encore célébrée…
Ainsi, ce qu'on aurait pu croire enraciné par une pratique multi-séculaire dans ce peuple, qui travaille de père en fils la terre de famille, se trouve en voie de disparition comme si rien dans le passé n'en avait existé. La race est saine, courageuse, digne de la liberté des êtres responsables de leur travail. Le grain de l'évangile n'a rien perdu de sa puissance de germination dans le coeur de l'homme, mais nul n'a su le semer à la profondeur humaine voulue. Il faut oser le dire. L'Église a à peine commencé l'évangélisation du monde, elle s'est seulement efforcée de le moraliser. Elle a en partie réussi à le civiliser. Il faut le reconnaître. On s'en aperçoit quand son influence disparaît. Alors l'antique barbarie païenne réapparaît avec d'ailleurs des moyens et des techniques de violence perfectionnées…
Pouvait-il en être autrement dans le passé ?
Les Granges-de-Lesches pendant la seconde guerre mondiale
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Interrogée par un résistant diois, Jean Abonnenc[1], Marguerite Légaut retrace, en 2004, la vie aux Granges-de-Lesches durant la seconde guerre mondiale[2]. Voici les extraits concernant cette période :
« Pendant la guerre et après, nous n’avons jamais été plus de dix-sept et malgré cela, nous avons eu souvent faim.
Nous n’avons jamais eu de problèmes religieux. La menace qui pesait sur tant de personnes physiquement faisait un peu des questions religieuses un luxe. Nous n’avons eu que quatre juifs pendant presque toute la guerre et quelques passages. Il y a eu mes beaux-parents, trois enfants, quatre ou cinq juifs, de jeunes alsaciens, un allemand (neveu de Molke [sic ??? pour le général prussien, c’est Moltke) et beaucoup de passage… [Mon mari] n’a jamais fait de résistance. Un des dirigeants lui avait demandé de ne pas venir parce que mon mari était capitaine et le dirigeant résistant n’était pas aussi gradé. En plus, je ne pense pas que cela l’aurait beaucoup intéressé.
Ce qui me frappe beaucoup, c’est de repenser à ce qu’on croyait alors et qui maintenant paraît une aberration : on disait quand les allemands arriveront, on attellera les bœufs à la charrette et on partira dans la montagne. Je ne sais si cette déformation en concerne que nous ou si c’est général : si un certain nombre de personnes manquait de réalisme comme nous.
En face de la maison, de l’autre côté de la vallée, on avait construit une cabane où les plus menacés pouvaient aller dormir. Il y avait une grande porte à glissière et on disait à ceux qui dormaient dans la cabane « si la porte à glissière est ouverte c’est que vous pouvez descendre, si non, ne descendez pas ». Mais jamais les allemands ne sont venus.
Nous avons eu souvent faim. On mangeait des feuilles de betterave, des topinambours en disant « c’est comme du fond d’artichauts ou encore de la vesce. On avait peu de pommes de terre et comme on interdisait la chasse, ce sont les sangliers qui mangeaient les pommes de terre.
Les paysans faisaient du beurre avec de la crème de lait de chèvre. Cela faisait longtemps que la terre n’était plus travaillée, il n’y avait plus d’engrais et une quinzaine de moutons ne donnent guère de fumier. »
[1] Il n’est pas trop tard pour parler de Résistance.
[2] Le document est aux Archives de la Drôme, coté 327 J 368. Je remercie le directeur des archives et son personnel de la mise à disposition d’une copie.
Il y a du monde sur les marges : comment Marcel Légaut contribuait à diffuser sa réflexion
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Une documentation écrite permet, de juillet 1986 à octobre 1990, de saisir comment la réflexion de Marcel Légaut était diffusée, avec humour, par un « conférencier mondain ». En 1986, Marcel Légaut a son œuvre derrière lui ; il a suffisamment explicité dans nombre de « médit »(ations) que la mort vient mettre une borne à notre existence, et que certains vont vers leur mort, à commencer par le Maître jadis… Et, de fait, le « prédicateur itinérant » moderne épouse la mort en Avignon, le 6 novembre 1990. Les différentes communautés avec lesquelles il a vécu et qui se sont organisées autour de lui aboutissent à la possibilité de séjours communs à Mirmande ou à des conférences ; ses dix-huit ouvrages ont paru, les derniers étant centrés sur l’Église : Croire en l’Église de l’avenir (1985), et un dialogue exigeant d’Un homme de foi (avec) son Église, en 1988.
Arrivent donc à Valcroissant, aux Granges, à Mirmande, des courriers lui demandant des interventions proches. Légaut les a classés par mois, avec un récapitulatif sur une feuille 21/29,7, dactylographiée et corrigée de sa main, qui, pliée, sert de couverture. Agenda, horaires de chemin de fer, questions concrètes d’hébergement (aucune question financière, Légaut donne son temps) permettent de voir comment fonctionne cette galaxie, de février 1986 à octobre 1989[1].
Carte vraisemblablement de Tante Zette, l’épouse d’André Glossinde à Marie-Ange Girard
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Carte (vraisemblablement de Tante Zette, l’épouse d’André Glossinde à Marie-Ange Girard, le 10 décembre 1982)
Les documents attestant des relations humaines entre membres du groupe Légaut sont rares, appartenant à la sphère privée, à laquelle l’historien a rarement accès. Un chemin balisé conduit toutefois à l’un ou l’autre document. Au point de départ, Marguerite Rossignol, l’épouse de Marcel Légaut. Sa formation d’assistante sociale, aux tous débuts de cette profession, amène à jeter un œil sur les écrits de Madeleine Delbrêl, à commencer par Nous autres gens des rues. À Mirmande, où finissent par se loger des bibliothèques de camarades disparus (celle de Bernard Bœuf est entrée l’an passé et il existe une étude de la lecture effectuée par ce dernier sur le site de l’ACML, rubrique Histoire), se trouvait Alcide. Guide simple pour simples chrétiens, fruit de réflexions de Madeleine Delbrêl, édité en 1966 au Seuil, puis réédité, notamment en 1980. Dans cet ouvrage, une carte illustrée d’une naissance de Jésus, tapisserie du milieu du XVIe s., imprimée par les puissantes éditions de l’abbaye bénédictine de Beuron, fondatrice de Maredsous… Et Tante Zette (+ 1994), lumineuse épouse d’André Glossinde (+ 1989), d’envoyer Alcide à Marie-Ange Girard et de lui écrire :
Colloque international du centenaire du groupe Légaut
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Colloque international du centenaire du groupe Légaut
(Valence, Archives départementales, 10-11 septembre 2025).
DANS UN SIECLE OU DEUX, QUAND UN NOUVEAU BREMOND... (1)
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[A propos de Jean Guitton ]
Les années qui suivirent le premier conflit mondial marquèrent pour toute leur vie et de façon spécialement bénéfique les jeunes qui achevaient alors leurs études. Pendant leur adolescence, ils avaient déjà reçu la formation sévère mais tonique des années de guerre, marquées d’un patriotisme et d’un civisme dont il est difficile de se faire aujourd’hui une idée exacte.
D’autre part, les promotions d’après-guerre des grandes écoles réunirent des démobilisés des classes les plus récentes et des jeunes que la conscription n’avait pas encore atteints. Ces derniers, dont faisait partie Jean Guitton, gagnèrent beaucoup à ce contact journalier avec leurs camarades d’études, à peine plus âgés qu’eux, mais déjà mûris par la dure existence qu’ils venaient de mener (2).
L’implosion ? Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme
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Danielle Hervieu-Léger, Jean-Louis Schlegel
Seuil, 2022, 392 p.
Un livre d’entretien entre deux auteurs au courant des débats actuels et ayant travaillé à partir d’un constat : le catholicisme est devenu minoritaire en France, et la tendance est lourde, accentuée par la publication de la Commission indépendante sur les abus sexuels de l’Église (CIASE), en octobre 2021, qui a révélé 330.000 victimes sur soixante-dix ans. S’y ajoute la divergence entre catholiques à l’égard de la célébration de la messe par temps d’épidémie :
« […] l’épisode a confirmé que l’Institution est en train de perdre le contrôle sur l’image que l’Église entend donner d’elle-même dans la société. Des laïcs, issus d’un courant circonscrit au sein de l’Église, ont pris l’initiative du recours devant le Conseil d’État, en se présentant de leur propre chef comme l’expression de la voix des catholiques. Le coup a été réussi, mais au prix d’une défaite de la majorité des évêques par rapport à une minorité activiste « tradi » (p. 51-52).
Centenaire du groupe Légaut - 1925-2025
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Le centenaire du groupe Légaut en 2025.
En 1925, à la rentrée, Marcel Légaut, à Normale sup. va méditer les évangiles avec des normaliens de Saint Cloud, ouvrant ainsi l’univers du premier degré de l’enseignement à sa réflexion, celle d’un laïc. Le groupe Légaut, sans grande ossature, naît et après des péripéties variées, de Paris à Chadefaud dans le Massif Central, puis Les Granges de Lesches et Mirmande dans la Drôme, perpétue ses rencontres jusqu’à ce jour.
Il y aura plusieurs manifestations en 2025. Certes le conseil d’administration des 14-16 février 2023 a validé trois évènements :
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La mise en numérisation de l’oeuvre complète de Marcel Légaut, avec sa mise à disposition par le site de l’ACML. Paul Roux a piloté l’ensemble avec l’aide de nombre de membres de l’ACML, Serge Couderc, Jean-Jacques Chevalier, Jocelyn Goulet, Chantal Decoorebyter, François-Xavier Légaut, Dominique Roux, Rémy Légaut, Dominique Lerch, ...
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Une date : 10 septembre 2025 est à retenir à Valence aux Archives départementales (à côté de la Préfecture). Vous trouverez ci-joint l’appel à contributions qui concerne la vie des groupes, le rayonnement de Marcel Légaut, son apport, ses racines. N’hésitez pas à proposer des éléments, nous pourrions avoir une partie d’échanges sur la vie des groupes en suite des communications. Mais nous aurons aussi besoin de quelques coups de main pour l’accueil des communicants, l’hôtellerie, les repas, surtout si la journée d’études devient un colloque international où l’Espagne et le Québec sont d’ores et déjà partants et où nous ne désespérons pas d’avoir une contribution belge.