Le moment est venu de « s’approprier l’événement » !
L’ ACML (notre Association Culturelle Marcel Légaut) se prépare à de grands changements, à cause du ralentissement de l’activité, à cause du vieillissement et du non-renouvellement des adhérents, ainsi que de l’évolution normale de la vie. Une équipe inspirée travaille à son devenir et a déjà noué des contacts intéressants.
J’en appelle à notre « camarade » Marcel Légaut et à d’autres pour nous aider à vivre la dimension spirituelle de cette épreuve : à « prendre de la hauteur, descendre dans la profondeur… » (Devenir soi = DS, p.7), à poser un regard de foi sur ce qui se passe. La « vision lucide du réel sera de plus en plus une condition indispensable de la vie spirituelle, laquelle autrement demeurerait condamnée à piétiner dans le piétisme et à dégénérer peu à peu dans l’ésotérisme sectaire du ghetto » (DS, p. 106) ou dans la légaulâtrie !
« Tu ne tiens rien, tu ne peux rien tenir ni retenir, et voilà ce qu’il te faut aimer et savoir. Aime ce qui t’échappe, aime celui qui s’en va. Aime qu’il s’en aille ». Ces mots du philosophe Jean-Luc Nancy me rattrapent au moment où nous nous posons la question de l’avenir : il s’agit de consentir à notre finitude, d’aimer que nous soyons acculés à reconnaître nos limites, et d’aimer que nous soyons appelés au changement et à l’ouverture.
« Nous devons « mourir à ce qui est devenu pour devenir » (Graf Dürckheim).
« Tant que tu n’as pas compris ce : meurs et deviens ! tu n’es qu’un hôte obscur sur la terre ténébreuse » (Goethe)
En ce temps d’Assemblée Générale, nous sommes invités à ouvrir notre regard : « La splendeur de ce qui est parce que cela est, dépasse par son ordre la beauté de ce que les sens peuvent saisir et de ce que la raison se trouve en mesure de déduire : cependant il y faut un regard qui sache voir sans sur rien se fixer » (DS, p. 126). « Sans sur rien se fixer... » : attitude difficile à vivre, parce que nous ne pourrons jamais oublier tout ce qui s’est passé à La Magnanerie : de belles rencontres, de riches partages, d’intenses célébrations, et de nombreuses promenades dans ce haut-lieu inspiré.
Nous voici « livrés aux lois de la matière et de la vie, liés sans recours aux cadences des temps et des lieux, mais libres et responsables en notre centre même, sujets au malheur, voués à la mort, mais appelés à être… » (DS,p.151).
« S’approprier l’événement, c’est lui trouver non pas le sens qu’il aurait de manière objective, ni lui donner un sens qui répondrait aux aspirations subjectives du moment, mais lui découvrir le sens qui, à la lumière de l’essentiel de ce que l’on a vécu dans le passé, et aussi sous l’éclairage secret de ce qu’on a à devenir […] convient à celui que l’on est. Activité créatrice par excellence, où l’être intervient dans sa totalité […] ». (DS, p.104)
Que deviendrons-nous ? Que deviendra l’ACML ? Comment poursuivre le chemin initié par Marcel Légaut ? « La vie spirituelle à partir d’un certain niveau, dépend sans recours du dépassement de toute technique, de toute sagesse, de tout idéal posé a priori » (L’homme à la recherche de son humanité, p.276).
La réponse est en nous tous, « camarades ».
Merci à l’ ACML, Merci à La Magnanerie, Merci à Marcel Légaut.
Bernard Lamy
MIRMANDE - RENCONTRES de PÂQUES 2023
du mardi soir 11 avril au vendredi soir 14 avril,
Assemblée Générale, le samedi 15 avril matin
S’inscrire auprès de Françoise Servigne - 407 avenue de la Libération - 77350 Le Mée-sur-Seine – France