Les « Immensités » de Thérèse
Chère Thérèse,
Je peux bien te le dire maintenant à toi notre « aînée » : tu as été pour moi pendant pendant plus d’une vingtaine d’années de ma vie comme une « grande sœur » - non pas que je t’aie jamais appelée « sœur Thérèse » - mais à partir du moment où j’ai cessé de te vouvoyer. Quelqu’un que l’on rencontre aussi régulièrement au long des années, on fait « famille » avec, non ?
Je t’avouerai que tu étais un peu intimidante lors du premier contact : ta haute présence, attentive, pensante, ton sérieux, et ta mémoire de tant de détails ayant chacun leur importance. Je n’oublie pas non plus ces réflexions que tu pouvais faire, inattendues, spontanées, et dont tu avais le secret, où pointait ton goût pour la vie « bonne » (sans négliger ses exigences), mais aussi le surgissement parfois de quelque pointe d’agacement (et de déception?) devant la difficulté à aller de l’avant du « petit troupeau » un peu rétif que nous pouvions être, chacun de nous séparément, ou tous ensemble, à nos moments « perdus ». Comme une « grande sœur », tu te retrouvais alors naturellement à nous « commander » (!) pour que nous ne nous égarions pas trop en route… sur la route de la vie spirituelle, bien sûr, que tu chérissais tant !
Beaucoup de thèmes, de pôles d’intérêt résonnaient en toi, t’habitaient, et toi tu les approfondissais : on pouvait écouter deux fois de suite, à quelques mois d’intervalle, un de tes exposés, ce n’était jamais tout à fait le même ! Il avait mûri entre temps.
Un livre, ou plutôt son titre, car le contenu t’avait quelque peu déroutée, si je me souviens bien, ce titre donc t’avait marquée, et cela a été l’occasion d’un de nos premiers échanges lorsque j’ai commencé à venir régulièrement à la Magnanerie. Tu m’as demandé si je l’avais lu. Non. (Je viens seulement de le lire ces dernières semaines, après tout ce temps…). Il s’agit d’un roman de Sylvie Germain paru dans les années 90, intitulé tout simplement, si l’on peut dire, Immensités : je crois que j’ai « communié » avec toi sur ce thème… qui me touchait moi aussi beaucoup. Nos « immensités intérieures », nos « cathédrales », et les rencontres parfois fortuites qui les agrandissent tant.
Alors nous y retrouverons-nous « pour toujours », chère Thérèse, (avec celles et ceux qui a auraient envie de te nommer, eux aussi « grande sœur ») dans ces « immensités » ?
Anne Seval
GROUPES LEGAUT Dans la perspective du centième anniversaire « du, (ou des) Groupe(s) Légaut », 1925-2025, nous invitons celles et ceux qui poursuivent leurs rencontres et leurs réflexions à en témoigner dans « Quelques Nouvelles » : comment vivent ces groupes ? Quelles réflexions partagent-ils ? Quels auteurs les inspirent-ils ? Et tout ce qui peut permettre à nos lecteurs de se rendre compte de la vie des groupes issus de la pensée de Marcel Légaut. Cela nous sera utile également pour mettre à jour la rubrique de notre site internet consacrée aux Groupes Légaut : en effet, certains groupes n’existent plus... |