La rencontre du 14 au 20 août 2016, par son thème : « Lecture renouvelée de la Bible pour aujourd’hui » était une nouveauté.
Elle a réuni 13 personnes intéressées par cette manière de lire l’Écriture (4 venaient pour la première fois à La Magnanerie).
Le travail sur les textes bibliques s’est déroulé selon la démarche de « lecture figurative »[1] proposée par Malou Le Bars, intervenante dans différents groupes de formation et recherches bibliques. Le temps de travail était réparti sur les matins et les après-midis, en grand groupe et en petits groupes. Nous étions aussi invités à écrire (librement) sur ce que ces lectures nous inspiraient, et nous l’avons partagé le jeudi soir. Les textes ont été recueillis, par Jean à l’issue de la session, et présentés, accompagnés de photos. Le dernier jour, nous nous sommes retrouvés à l’oratoire pour une célébration de la parole.
La vie commune à La Magnanerie était rythmée par les « rendez-vous » que nous connaissons bien : méditation matinale, services, rencontres de 10h et de 17h, conversations et échanges spontanés à partir de livres, d’articles, visionnement de film, repas... Deux rencontres « improbables » ont créé d’heureuses surprises :
- mercredi soir, grâce à Marie, prévenue par son amie Anne, nous avons découvert à Piégros la Clastre, un spectacle de rue théâtre-clowns. Les scènes jouées « Sur le fil » donnaient à penser, et l’échange s’est poursuivi après le spectacle avec plusieurs membres de la troupe.
- jeudi à 16h, nous rencontrions Louisa Rampon, sculptrice, dans sa salle d’exposition à Mirmande. Le lendemain matin, Louisa pousse la porte de La Magnanerie, désireuse de poursuivre l’échange avec nous. Maryvonne l’invite à dîner et la soirée se déroule avec elle. Les paroles se croisent, évoquant les parcours personnels, les « figures bibliques » que sa sculpture évoquait, des textes d’auteurs spirituels ou de poètes. La « Petite vie de Marcel Légaut » lui est offerte.
Ce soir-là de manière singulière, comme chaque jour de manière habituelle au cours des sessions, La Magnanerie n’était-elle pas espace d’hospitalité aux personnes et à leur recherche ? Le thème de la lecture biblique était : « S’accueillir, accueillir ». Nous avons cherché les différentes manières de le vivre dans les Écritures, mais n’en n’avons-nous pas réalisé aussi quelque chose, au quotidien alors que les services, l’embellissement de la maison et du jardin, la préparation des repas, concrétisaient l’attention à l’autre, et donnait à goûter la « présence », expression que Maryvonne choisit pour l’échange du jeudi soir.
Que ta maison soit familière
Aux oiseaux de passage !
Qu’elle demeure ouverte,
Accueillante aux vents du large ![2]
Ces premières lignes du poème que Joseph a lu, à « l’apéro » à la fin du séjour de Chantal résonnaient bien avec le temps qu’elle partage à La Magnanerie au cours des rencontres.
Et n’est-ce pas aussi pour chacun, notre aspiration : réaliser, « en passant », un temps d’hospitalité réciproque, avec nos contributions propres, nos manières de participer, la mise en commun de nos « ressources » spirituelles jusque dans le silence partagé, nos recherches confrontées aux voies créatrices d’autres « passants » ?
Marie-Thérèse Weisse