" L'Heureux Naufrage "
Il pourrait effrayer l'un ou l'autre (syndrome du Titanic !) ou au contraire donner envie ... d'y aller voir. Il consonne assez bien avec les prévisions annoncées par Marcel Légaut d'une disparition inévitable des appartenances sociologiques. Ce documentaire du québécois Guillaume Tremblay fait le récit d'une chrétienté en partance. Marcel Légaut aurait bien apprécié lui qui s'était laissé inviter à plusieurs reprises au Québec dans les années 80 par le dominicain Jean-Claude Breton, actuel doyen de la faculté de théologie de l'université de Montréal.
C'est une vraie chance que d'avoir l'opportunité d'entendre, à Pâques prochain, un écho sensible et sérieux de cette ''révolution tranquille'' québécoise qui s'est dégagée de la ''grande noirceur'' précédente.
Depuis, il semble bien que le Québec soit passé, le temps d'une génération ou deux, d'une période de pression sociologique maximale à une nouvelle société de communication numérique, d'instantanéité et de recherche diffuse de sens.
Mais le Québec n'est-il pas de fait en passe d'être ce laboratoire qui indique une autre manière d'être, centrée sur l'individu élaborant ses propres questions, invitant à chercher son propre sens, en dialogue avec d'autres ?
On réclame des lieux. Non pas des lieux pour cadrer des réponses mais des lieux « pour croiser nos questions » comme le demande l'un des plus jeunes, dans L'heureux naufrage Le film donne à penser, ouvre largement le débat. Il est en belle résonance avec nos préoccupations et notre esprit. Il n'est en rien étonnant que Marcel Légaut ait ainsi aimé le Québec.
L'heureux naufrage n'a pourtant rien d'une fin de non-recevoir, il n'est pas porteur d'une quelconque désespérance. On y entend surtout nettement cette autre manière de poser la question du sens, le goût de la transmission à inventer.
En un temps d'interrogation, en un temps de ''vide'', faire comme le suggère la spiritualité bouddhiste : « prendre notre vide en mains » … comme le suggère avec profondeur, Stéphane Archambault, un jeune chanteur québécois.
Ce documentaire sera présenté en ouverture de la session de Pâques. Ce qu'aurait bien aimé Marcel Légaut... L'ACML a acheté les droits afin de permettre une large diffusion de cette vidéo durant les deux années à venir. Que chaque communauté se le dise dès à présent, il sera possible pour chaque groupe d'organiser librement une réflexion autour de ce document de 45', qui peut être prolongé par le visionnement de plusieurs interviews complémentaires. Réservez déjà vos dates. Consultez L'heureux naufrage.com
Joseph Thomas