Domingo Melero Ruiz
Quelques explications et réflexions comme cadre de cette étude
En 2018, l'Association (espagnole) Marcel Légaut (AML) a terminé la traduction des œuvres complètes de M. Légaut et nous avons donc terminé les Cuadernos de la Diáspora. En 2019, j'ai visité pour la troisième fois les archives de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve. Cette fois-ci, c'était avec Dominique Lerch car il fallait qu'il connaisse, en tant qu'historien et membre du CA de l'ACML française, le Fonds M. Légaut-Thérèse de Scott, et que nous puissions en parler avec sa donatrice : Th. de Scott.
Personnellement, je voulais aussi lire et étudier les lettres des deux années que M. Légaut a passées avant de trouver un éditeur et de réussir enfin à publier. Parmi les vingt-huit documents qu'il a conservés, vingt-deux, entre les lettres reçues et ses propres brouillons, couvrent une longue année, entre la fin de 1968 et avril 1970, lorsque enfin, Mme Madeleine Aubier-Gabail décide de publier le manuscrit, non sans poser quelques conditions que Légaut accepte.
Si Légaut a conservé ces documents, c'est qu'il a dû penser qu'ils étaient importants pour connaître la petite histoire de ses livres. En effet, ils parlent, par exemple, de la coupure en deux de son manuscrit de six cents folios presque dès le début, bien que cette coupure n'ait lieu qu'à la fin et que, comme nous le verrons, il subsistera toujours un vide documentaire pour connaître la façon dont a été décidé l'ordre inverse de la publication des deux volumes.
J'avais déjà réfléchi depuis de nombreuses années, à ce fait de la partition. D'ailleurs, dans un article de 2009, je suis parti de ce fait et de deux autres pour exposer et réfléchir, en tant que philologue (c'est-à-dire, en tant que personne attentive aux textes et à leurs avatars), sur l'unité, recherchée et réalisée par M. Légaut dans son exposition du parcours humain, qui est comme un faisceau où, être humain, être d'une tradition spécifique et être soi-même peuvent aller de pair s'ils sont bien vécus.
Cependant, cette unité s'est perdue et estompée presque dès le début car M. Légaut, pour pouvoir publier un texte qui effrayait les éditeurs en raison de sa longueur et de sa difficulté, a d'abord accepté qu'il soit publié en deux volumes, puis que les deux volumes soient publiés dans l'ordre inverse et enfin, que certains groupes de chapitres soient republiés séparément avec la suppression de certains d'entre eux. Pour cette raison, étant donné les fractures dans la structure unitaire de son œuvre, il m'a semblé important de rappeler l'unité perdue du manuscrit qui était, pour lui, "le fruit de ma vie".
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