Né à Illkirch-Graffenstaden le 25 avril 1915 et décédé en 2004, Eugène Weber était, avec Jean-Baptiste Ehrhard, élève normalien à Obernai, sous la direction d’Édouard Cœurdevey, avec Lucien Matthieu comme professeur de sciences naturelle, avant la seconde guerre mondiale. Il est ensuite élève à l’école normale de Lyon avant de passer à l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud*. Il exerce à Bourg-en-Bresse, rédige de nombreuses notes, ainsi en août 1999, L’homme devant l’essentiel (40 p.) avec deux parties : Devant la sexualité / Loi naturelle et défense de la vie commençante. Cette note constitue le chapitre d’un livre en cours de rédaction et publié en avril 2001 aux éditions Golias sous le titre L’avenir de Dieu avec des références à Marcel Légaut (p. 32-34 ; 44 ; 53) ou… Drewermann.
Car c’est Eugène Weber et Francis Piquerez qui ont traduit de l’allemand au français Fonctionnaires de Dieu édité en 1993 par Albin Michel. À ce titre, Eugène Weber est l’un des membres du Groupe Légaut qui a apporté sa pierre à la réflexion sur la crise de l’Église, Jésus, la spiritualité, comme tant d’autres ; que ce soit avec Drewermann (traduit également en 1996, L’envers du monde. Libres propos sur l’essentiel) ou par des articles à Golias (à dépouiller, notamment 1997). Sa méthode de travail est réglée : il envoie ses chapitres à une trentaine de personnes… « Certaines ont une notable compétence philosophique et/ou théologique, d’autres réagissent avec leur sens spirituel des choses et c’est bien suffisant ». En 1996, sont parties prenantes de la recherche Raymond Bourrat, Jean Ehrhard, Antoine Girin, Francis Desrumeaux, Thierry Magnin.
Chers amis,
Notre lien d’amitié s’était bien un peu relâché, et puis à l’occasion du travail de Georges on s’est retrouvé comme il y a un demi-siècle. Voici maintenant un témoin de l’effort que j’ai entrepris il y a quelques années. Il fallait bien, n’est-ce pas ? que je vous fasse le service de ce petit ‘‘discours’’ sur Jésus : signe d’amitié et de reconnaissance…
Cela dit, avouons que la gestation a été laborieuse : ce que vous lisez là, c’est la troisième mouture d’un essai qui n’a cessé d’évoluer et de s’alourdir en cours de route. Normal… En s’informant, on ne cesse de trouver des aspects inattendus et qui amènent à en reconsidérer d’autres. Et je souhaitais aussi établir un minimum de concordance avec l’article sur l’œcuménisme paru dans l’avant-dernier Golias. La synthèse est-elle acceptable ? C’est à vous d’en juger, comme à la petite trentaine d’amis à qui j’ai communiqué ce texte. J’ajoute qu’en cours de route j’ai senti qu’on pouvait (donc on devait) réagir contre une certaine morosité au sujet du christianisme tel qu’il est réalisé dans l’Église romaine. On parle d’une atmosphère de fin de règne à propos du Vatican. Avec des mesures comme celles dont sept dicastères de la Curie ont pris la responsabilité, il y a en effet de quoi être pessimiste. Car que penser de cet entêtement à maintenir une certaine conception du fonctionnement ecclésial ? À l’inverse, le positif là-dedans, c’est que les yeux vont enfin s’ouvrir, les courages se réveiller, les esprits se préparer à des changements qui ne peuvent pas être seulement de surface.
C’est d’ailleurs un devoir pour nous autres laïcs de prendre un peu la parole quand manifestement les détenteurs du savoir et du pouvoir osent si peu faire entendre ce qu’on sait bien qu’ils pensent au fond d’eux-mêmes. En ce sens je réagis un peu comme Jacques Duquesne (son dernier livre est excellent). Paradoxe d’amateurs de notre genre : je suis heureux de compter parmi mes amis lecteurs un Oratorien spécialiste de Laberthonnière (il met sur pied un colloque sur L. pour l’automne 1998) et un spécialiste de théologie morale qui a fait partie de la commission que Paul VI avait réunie en vue des positions à prendre sur les questions de contraception (donc avant ‘‘Humanae Vitae’’).
Les réactions des amis m’amèneront vraisemblablement à remanier le topo en question, d’autant plus qu’il est un peu gâté par des redites que je n’ai pu éviter étant donné les conditions dans lesquelles le texte s’est élaboré. Comme ce sera sans doute le second chapitre du bouquin que Golias m’a demandé pour l’échéance de l’an 2000, cela s’impose.
Non, ce n’est pas à des courageux comme vous qu’il faut souhaiter ‘‘bon courage’’ pour une lecture nécessairement un peu aride. En attendant donc le plaisir de lire à mon tour votre prose. Je vous redis mon amitié !
* Voir Xavier Huot, t. III, p. 439-440.